Le superviseur VFX , indispensable sur un tournage ?
Imagineriez-vous un jour construire la maison de vos rêves par la seule force de vos bras et quelques lectures sur internet ? Vous comme moi savons que vous ne prendriez jamais le risque de remplacer votre charpentier. Même si, à première vue, empiler des briques et des tuiles peuvent paraître faciles. Il y a des projets qui ne s’improvisent pas. Il y a trop d’enjeux. Comme celui de créer un film avec une histoire créative et engageante à l’aide d’effets spéciaux. Et pourtant, nombreux réalisateurs et producteurs se lancent encore sur leurs tournages sans la présence d’un superviseur VFX. Est-ce une erreur ?
Vous êtes-vous déjà demandé ce que serait le 7e art sans les effets visuels possibles que nous connaissons aujourd’hui ?
Pas d’explosions. Pas de cascades irréalistes. Pas de scènes improbables (ou très peu). Pas de personnages irréels. Pas de correction sur l’image. Bref. Pas de rêves.
Notre créativité serait bridée. Difficile de surprendre les spectateurs car toutes les histoires possibles et imaginables auraient été surexploitées. C’est indéniable, les effets spéciaux ont acquis une importance similaire au scénario et aux acteurs.
Un superviseur VFX est-il obligatoire sur un tournage ? Si vous ne voulez pas échouer à faire un film qui marque les esprits, oui.
À moins bien sûr que votre production audiovisuelle ne comporte pas d’effets spéciaux. Auquel cas, il est aussi utile qu’une gourde vide en plein désert.
À quoi sert-il exactement ?
À assurer la qualité artistique et technique des plans nécessitant des truquages. C’est même plus profond que ça puisqu’il doit comprendre vos envies, en déduire précisément les besoins techniques et traduire ce mélange à l’écran tout en s’adaptant aux contraintes budgétaires fixées.
Les gros studios de cinéma ne se posent plus la question une seule seconde. Mais ce n’est pas souvent un réflexe pour les projets de types court-métrage, web-série, vidéo publicitaire ou même des films long-métrage à petit budget.
Les effets spéciaux existent depuis plus de 100 ans. Des premiers trompent l’œil à l’arrivée du numérique, les réalisateurs ont toujours repoussé les limites de l’imaginaire permettant ainsi de rendre les effets spéciaux accessibles.
Qui dit accessible, ne dit pas forcément plus simple.
Oui le numérique a facilité la tâche. Ça n’enlève en rien que tous les réalisateurs et producteurs doivent assimiler qu’un superviseur VFX est obligatoire sur un tournage. Vous avez sûrement déjà entendu cette phrase légendaire. « On verra ça en post-prod ». Peut-être même l’avez-vous déjà dite ?
C’est la pire erreur que vous pourriez faire. Vous savez ce qu’elle sous-entend ? Vous vous êtes mal préparé. Votre niveau d’exigence est trop bas. Vos images ne seront pas réussies. Vous n’arriverez probablement pas à projeter vos spectateurs dans votre histoire.
C’est catastrophique. Et pourtant…
Beaucoup trop de tournages nécessitant des effets spéciaux se lancent encore sans la présence d’un superviseur VFX. C’est une grave erreur que même certaines des plus grosses boîtes de productions font encore.
Ça ne permet pas de faire de l’excellent travail. Jamais. Vous tenez à votre projet n’est-ce pas ? S’il n’y a pas de superviseur VFX lors de votre tournage, les effets spéciaux seront à coup sûr moins bons. Gardez toujours ça à l’esprit.
Par exemple, vous ne pouvez pas improviser un fond vert en espérant faire des miracles. Par expérience, ce n’est jamais un succès. Le plus souvent, celui-ci sera maladroitement éclairé, les acteurs joueront trop proches ce qui impliquera des reflets verts sur eux-mêmes ou il sera mal tendu et provoquera des plis trop prononcés.
Je ne dis pas qu’il est impossible d’assurer la post-production dans ces conditions. Simplement que la perte de qualité est inévitable. Ni vous, ni le studio d’effets spéciaux ne serez réellement satisfaits du résultat. Vous finirez déçu. À cause de cette erreur, vous pouvez perdre gros. Votre temps. Votre argent. Votre sérénité.
La présence d’un superviseur VFX sur le tournage optimise et économise un nombre d’heures incalculables de travail à tout le monde pour arriver à un meilleur résultat. Il serait dommage de gâcher l’expérience proposée par votre œuvre simplement car les effets spéciaux sonnent faux.
N’oubliez pas que vos spectateurs comprennent fondamentalement comment la réalisation d’un film fonctionne. Comment voulez-vous les faire vibrer et les accrocher à votre histoire s’ils ressentent l’aspect technique de vos images ?
Les effets spéciaux sont là pour transporter le récit dans un rêve. À l’instar de ceux que vous vivez dans votre subconscient, il faut qu’ils soient fluides et limpides.
Est-ce que la présence du superviseur VFX complique le tournage ?
Plusieurs clients nous ont déjà posé cette question et cela pourrait même vous arriver. Ça démontre une certaine méconnaissance du processus de création des effets spéciaux qu’il vous faut absolument résoudre.
Non. La présence du superviseur VFX ne complique pas le tournage. Bien au contraire, cela peut vous sembler contraignant, mais il est là pour vous faciliter la tâche et éviter de commettre des erreurs difficilement réparables.
Dès qu’il y a effets spéciaux, aussi minimes soit-il, il y a superviseur VFX. Ni plus, ni moins.
Ses tâches sur un tournage sont nombreuses :
– Il valide que tous les plans à effets spéciaux sont filmés correctement pour s’assurer qu’aucun problème ne surviendra pour intégrer de façon transparente les éléments 2D, 3D et VFX.
– Il fait attention aux détails pouvant altérer le rendu final de l’image.
– Il prend en charge l’installation technique nécessaire au tournage des scènes VFX décrites et demandées dans le scénario.
– Il répond aux problématiques imprévues directement rencontrées lors du tournage avec le réalisateur.
– Il récupère différentes données importantes pour la post-production :
–> Mesures et réglages de la caméra.
–> La focal.
–> Les optiques utilisées.
–> Récupérer des références de taille, des matières à reproduire en 3D, de lumières…
–> Au besoin, le scan de certains acteurs pour les dupliquer en 3D.
– Il réalise les maquettes nécessaires. Elles peuvent parfois être directement intégrées aux images du film ou servent de gabarit pour les acteurs.
Selon la demande de travail, le superviseur VFX se fait épauler par plusieurs équipes.
Nouveau héros du cinéma ?
Plus la part d’effets spéciaux deviendra majeure dans la production audiovisuelle, plus son impact sera conséquent.
Le superviseur VFX tient une place importante lors de vos tournages mais celui-ci est voué à vous épauler dans toutes les étapes de production du film.
Il doit être capable d’aider le scénariste dès l’écriture de l’histoire, de penser comme un réalisateur quand il imagine les scènes à effets spéciaux, répondre conjointement avec le producteur au cahier des charges concernant le budget et les deadlines.
Son aura s’étend bien au-delà de la gestion et du côté technique puisqu’il doit également apporter sa créativité artistique et assurer la cohérence visuelle entre le réel et l’irréel avec son équipe d’infographistes 3D en post-production.
C’est un exercice très difficile car elle demande une forte implication à tous les niveaux.
Si vous deviez retenir à quoi sert le superviseur VFX :
– Apporter des solutions techniques convaincantes pour réaliser chaque truquage.
– Évaluer précisément le nombre de plan à effets spéciaux avec le réalisateur.
– Réfléchir avec le producteur sur la faisabilité des effets spéciaux pour correspondre au budget.
– Assurer la qualité des prises de vues sur le tournage.
– Manager ses équipes d’artistes en post-production pour composer et intégrer tous les effets spéciaux nécessaires.
Pour être efficace, un superviseur VFX a besoin de nombreuses qualités. Parmi elles, on retrouve :
– Être créatif, imaginatif et surtout apporter des idées nouvelles et originales.
– Posséder une immense culture générale autour de l’art, la science, la technologie, l’ingénierie…
– Être un manager bienveillant et efficace envers ses équipes.
– Résistant à la pression des deadlines (souvent compliquées à tenir).
– Maîtriser les logiciels d’effets spéciaux utilisés en post-production mais aussi les techniques de prise de vue.
– Définir clairement quand il y a un réel besoin d’effets spéciaux et apporter des solutions pour arriver au résultat final voulu par le réalisateur.
Cet article vous aura permis, je l’espère, à comprendre l’importance de toujours faire appel à un superviseur VFX pour votre tournage. Beaucoup trop de réalisateurs et de producteurs font encore cette erreur.
Ne soyez plus de ceux-là et maîtrisez vraiment la qualité de vos projets.
Lire aussi : Serait-ce bientôt la fin du fond vert ?
Est il possible d’être un bon Vfx en se formant en autodidacte ? Quels conseils nous donneriez vous si l’on souhaite maîtriser les logiciel Vfx ?
Bonjour PAKIS, merci pour votre commentaire !
Oui, il est possible de devenir un bon superviseur VFX en autodidacte. En réalité, tout est une question d’expériences et d’envies. Atalow, le patron du studio n’a fait aucune école. Il est totalement autodidacte et pourtant, il a réussi à monter un studio et à produire des projets de plus en plus gros ! Ça lui a pris du temps et beaucoup d’énergies, mais c’est possible 😉
En ce qui concerne, les logiciels, le premier conseil que je peux vous donner, c’est de ne jamais penser qu’ils feront tout à votre place. Beaucoup pensent ça, mais ce n’est pas vrai. Il existe une multitude de solutions différentes et finalement, elles ont toutes leurs forces et leurs faiblesses (notamment le prix si vous débutez).
Choisissez-en un, et entraînez vous sans cesse dessus. Il n’y a que comme ça que ça marchera.
A bientôt 🙂