Pourtant presque aussi vieux que le cinéma, ce n’est que dans les années 1970 que les effets spéciaux se sont intégrés de manière importante dans l’enveloppe budgétaire des productions audiovisuelles. Aujourd’hui, ces derniers ont envahi notre quotidien : Films, spots publicitaires, clips de musique… Ils sont partout. Même en multipliant les points de contacts, le domaine est encore confronté à de nombreux préjugés qui lui mènent la vie dure.
Au travers de cette liste, notre objectif et de vous aider à mieux comprendre l’industrie des effets spéciaux réalisés en post-production.
1 – Les effets spéciaux et l’animation, c’est la même chose.
Il existe toujours une certaine incompréhension entre ces deux termes. Et c’est normal ! La frontière qui les sépare est très fine, et souvent, l’un ne va pas sans l’autre. Pourtant il existe bien une distinction entre les deux.
Les effets spéciaux consistent en l’intégration d’effets visuels sur un plan filmé préalablement, généralement sur fond vert. Prenons un exemple : Afin de réaliser la scène de Bullet Time mythique dans le film Matrix, l’équipe de production a fait suspendre l’acteur à l’aide de cordes dans un décor fond vert équipé de plusieurs dizaines de caméras (bien moins spectaculaire, par vrai ?).
L’animation, quant à elle, se dissocie en deux parties distinctes. La première concerne l’animation 2D. Elle consiste en la création d’une illusion de mouvements grâce à l’affichage rapide d’une série de dessins faits à la main ou sur ordinateur. La seconde partie se rapporte à la 3D et plus précisément à la création de mouvements d’un personnage ou d’un objet grâce à de nombreux procédés informatiques.
Finalement, alors que les effets spéciaux permettent d’apporter des éléments visuels difficilement reproductibles (voire impossibles) à une scène, l’animation se rapporte à la façon dont l’homme recrée du mouvement.
2 – L’utilisation d’un bouton magique.
Nous allons peut-être casser un mythe, mais les infographistes ne possèdent pas de bouton magique leur permettant de créer instantanément des effets spéciaux. Cela reste un processus complexe qui passe par de nombreuses étapes. Parfois, un seul plan de quelques secondes peut demander un travail titanesque s’écoulant sur plusieurs jours/semaines/mois. Cela dépend grandement de la nature des effets spéciaux à ajouter dans le montage vidéo.
3 – Les effets spéciaux, c’est cher.
Attention, nous n’avançons pas l’idée que les effets spéciaux ne sont « pas chers ». Seulement, ces derniers se sont fortement démocratisés en devenant plus accessibles à l’aide du numérique. Les techniques et les procédés de création deviennent de plus en plus sophistiqués et performants. Cela permet aux studios d’effets spéciaux de réaliser leurs travaux dans un laps de temps plus court et donc à moindre coût par rapport aux années 1990-2000.
Prenons l’exemple de l’explosion d’une voiture. Alors qu’il y’a vingt ans, il était nécessaire de disposer de plusieurs véhicules (au cas où la première prise de vue ne serait pas la bonne) et de regrouper une équipe de plusieurs personnes lors du tournage pour superviser la scène, aujourd’hui, reproduire numériquement le véhicule et le faire exploser demande bien moins de ressources.
4 – Les effets spéciaux, ça prend trop de temps.
Lorsqu’un infographiste travaille sur ses effets spéciaux, celui-ci a besoin de lancer des calculs afin d’obtenir un rendu visuel. En somme, cela consiste en la représentation dynamique et exploitable d’une scène voulue par l’ordinateur en prenant en compte tous les paramètres établis.
Dans les années 1990 ou 2000, ce temps de calculs pouvait prendre un temps non négligeable dans les deadlines de productions. Plusieurs dizaines d’ordinateurs pouvaient alors être immobilisés durant de nombreuses journées pour un seul plan. La faute aux performances techniques biens moins efficaces de l’époque. Tout naturellement avec notre avancée technologique, la puissance de calculs dont nous disposons s’est décuplée, permettant ainsi de produire des effets spéciaux plus rapidement.
De plus, des moteurs de rendus plus puissants permettront dans un avenir proche d’obtenir des résultats en temps réel. Une avancée qui permettra de rendre la production d’effets visuels plus efficiente encore.
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5 – Les effets spéciaux tuent le cinéma.
Parfois, on peut entendre que les effets spéciaux gâchent l’expérience d’un film car celui-ci sacrifie le réalisme de l’histoire racontée. Oui, ce n’est pas possible dans la vraie vie de survivre à autant de cascades tel un Vin Diesel ou encore d’envoyer un homme dans les airs à l’aide d’un simple coup de poing. Parfois, le réalisme est laissé quelque peu de côté au profit d’un certain spectacle, que les spectateurs réclament.
C’est d’ailleurs une des raisons qui poussent Hollywood à investir plus de 75% de ses budgets dans les effets spéciaux. La majorité des personnes qui se déplacent au cinéma sont des jeunes, il faut donc créer des films pour eux (d’où cette recrudescence d’explosions, de mondes imaginaires ou de cascades en tout genre).
Pourtant, les effets spéciaux ne sont là que pour appuyer la vision d’un réalisateur. Si le film laisse un goût d’échec, c’est très souvent car ce dernier multiplie les erreurs dans la narration ou ses choix artistiques. Les VFX ne sont là qu’en support à l’histoire. D’autant plus quand on sait qu’aujourd’hui, absolument tous les films comportent des effets spéciaux, même invisibles (effacement de câbles, reflets, extension de décors…)
6 – Les effets spéciaux ne dépassent pas les frontières.
Bien au contraire ! Surtout vrai pour le cinéma gros budget ou encore les grandes campagnes publicitaires, il n’est pas rare qu’un même projet audiovisuel fasse appel à de nombreux studios de par le monde. Canada, Japon, France, Angleterre et bien d’autres sont régulièrement débauchés.
Une nouvelle tendance immerge également avec la forte concurrence indienne et chinoise qui s’immisce dans le paysage audiovisuel en proposant leurs services sur des tâches longues et chronophages mais ô combien nécessaires comme la rotoscopie (Technique consistant à détourer dynamiquement un élément dans une scène, image par image). Passer par ces nouveaux acteurs permet de baisser drastiquement les coûts de productions pour des projets ambitieux.
7 – Un seul studio s’occupe de tous les effets visuels d’un film.
Ce point-ci rejoint le précédent. Aujourd’hui, les techniques de productions d’effets spéciaux deviennent de plus en plus nombreuses et complexes. Par conséquent, il est bien souvent impossible pour un même studio de couvrir tous les besoins d’un film (quand celui-ci investit une grande partie de son budget dans les VFX).
Afin de devenir performants et réellement concurrentiels, les studios se spécialisent souvent sur certains logiciels ou encore certaines étapes de la création d’un effet visuel.
Si vous n’avez jamais tenté l’expérience, lors de votre prochaine sortie cinéma, n’hésitez pas à scruter le générique de fin, le nombre de studios participants devrait vous surprendre.
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8 – Bollywood ne sait pas faire d’effets spéciaux.
Contraction de Bombay et Hollywood, Bollywood représente l’industrie du cinéma la plus puissante d’Inde. Longtemps moqués sur leurs mauvais goûts en termes d’effets spéciaux, ils n’ont pourtant plus rien à prouver sur leur qualité technique aujourd’hui. A tel point que des entreprises américaines telles que Disney ou Warner font régulièrement appel à eux pour produire et distribuer des productions audiovisuelles destinées au grand public.
Encore loin de proposer des films coûtant plus de 200 millions de dollars, Bollywood suit la tendance américaine en allouant une grande partie de ses budgets pour les effets spéciaux. Les différents studios indiens, supportés par de nombreux investisseurs privés, commencent à se développer à l’international. Il ne serait pas surprenant de les voir se démocratiser en occident d’ici quelques années.
9 – Le fond vert, c’est facile.
C’est peut-être une des croyances à laquelle nous sommes le plus confrontés au quotidien. La bonne utilisation d’un fond vert nécessite de connaitre quelques règles élémentaires. Pourtant, il n’est pas rare de voir quelques mauvaises pratiques pouvant altérer la qualité des plans poussant parfois même à tout recommencer.
Il ne suffit pas de se filmer devant un fond vert pour réaliser des miracles. De nombreux paramètres sont à prendre en compte pour faciliter le travail des infographistes en post-production. Par exemple, éviter de se coller trop près du fond vert, travailler les lumières, éviter les plis… Autant d’éléments qui faciliteront l’intégration des acteurs en excluant, par exemple, les retours de couleurs vertes.
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10 – On voit les effets spéciaux à la fin du projet.
Qui n’a jamais entendu cette fameuse phrase lors d’un tournage « on verra ça en post-prod ! » ? Bon nombre de porteurs de projets audiovisuels pensent à tort que les effets spéciaux se réfléchissent à la fin.
C’est finalement tout l’inverse. Pour être bien réalisé, il est nécessaire de prévoir les effets spéciaux dans toutes les étapes du projet, et cela, dès l’écriture du scénario. Le montant du budget alloué coordonne bien souvent les possibilités en termes d’effets visuels. C’est une composante importante dans la réflexion d’une conception d’histoire.
11 – Les effets spéciaux ne sont utilisés que dans les films.
Vous avez dû le remarquer depuis quelques années. Les effets spéciaux sont partout : campagnes de pubs (qu’elles soient diffusées à la télé ou sur internet), vidéos promotionnelles de produits ou de services d’entreprises, émissions de télé, clips musicaux… Et cela se rapporte au point numéro 3. Grâce au développement des techniques et de leur démocratisation, l’investissement pour des effets spéciaux devient de plus en plus accessible. L’époque où les VFX étaient réservés aux film est révolue.
Si vous aussi, vous avez déjà entendu certaines fausses croyances sur les effets spéciaux, on vous attend pour les partager avec nous dans les commentaires ! 😉