IMAX, ICE, 4DX, kézako ?

Mieux comprendre vos salles de cinéma pour apprécier davantage vos films !

Découvrir un film sur grand écran, pouvoir admirer chaque détail, profiter pleinement de la BO du film tout en dégustant des pop-corns salés ou sucrés, telle est la vocation des salles de cinéma. Qu’il s’agisse d’un petit cinéma de quartier, d’un Cinéma d’Art et Essai, d’une grande salle CGR, Pathé ou autres, l’expérience à l’issue d’une séance reste toujours unique. Mais quel format choisir ? IMAX, ICE, 4DX ? Quelle est la différence ? Découvrez-le pas à pas !

Mais quand le cinéma a-t-il vu le jour ?

Au XVIIe siècle, le cinéma apparaît sous forme d’animations grâce à « la lanterne magique », qu’il est possible de comparer de nos jours à un projecteur de diapositives. En 1889, Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson créent le « Kinétographe » qui sera la première caméra argentique. Elle enregistre d’ailleurs de 1890 à 1895, 148 films sur support photographique.

La lanterne magique et le kinétoscope de projection

Portés par cette idée, les frères Lumière créent la caméra Cinématographe et organisent le 22 mars 1895, la première projection collective gratuite de films photographiques sur grand écran. Le et le devant un public choisi et enfin, vient enfin la séance payante ouverte au grand public du . Chacun des dix bobineaux projetés lors de cette séance dure une cinquantaine de secondes. Louis Lumière réalise et diffuse le premier film photographique de fiction « L’Arroseur arrosé ».

 

Lors de cette séance payante ouverte au public le 28 décembre 1895, Georges Méliès fait partie du public. Émerveillé et époustouflé par le spectacle qu’il venait de voir, comprend l’importance de leur travail et propose aux frères Lumière de racheter leur brevet. Ces derniers refusent poliment la proposition, jugeant que le cinéma n’a aucun avenir. N’étant pas d’accord avec eux, il s’adresse à Robert W. Paul, pionnier du cinéma Britannique qui a créé le « Theatrograph», et lui achète une de ses caméras.

Georges Méliès et Robert W. Paul

Georges Méliès et Robert W. Paul

George Méliès révolutionne le cinéma de l’époque en tournant des films de 14 minutes (rappelons que les premiers films des frères Lumière ne durent que 50 secondes), il utilise ses talents de prestidigitateur devant la caméra, se met en scène et crée des effets visuels inédits pour l’époque, parfois de manière totalement fortuite ! En effet, en 1896 lors d’un tournage, Méliès filme une rue et, le manque de comédiens pour reprendre la suite de la scène l’oblige à s’arrêter, puis à relancer la caméra. Lorsqu’il jeta un œil au film, il découvrit alors que l’ambulance qui passait dans le champ avait été remplacée par un corbillard. L’un des premiers effets spéciaux venait d’être inventé !


La naissance de deux piliers.

Parallèlement à ces découvertes techniques et réalisations, deux piliers du cinéma français voient le jour : Gaumont et Pathé.


Gaumont est la plus ancienne société cinématographique du monde. Elle est fondée le 6 juillet 1895 sous le nom de L. Gaumont et compagnie par Léon Gaumont. À ses débuts,  l’entreprise se spécialise dans la fabrication de jumelles, d’appareils de prises de vues et de projection. Suite à la commercialisation auprès des forains du chronophotographe de Georges Demenÿ (1896), l’entreprise charge Alice Guy, qui était alors secrétaire, de réaliser ce qui sera les premiers films de fiction, faisant ainsi de « Mademoiselle Alice » la première femme cinéaste.

 

 

 

Un an après Gaumont, le 28 septembre 1896, l’entreprise Pathé voit le jour grâce aux frères Charles et Emile.
Charles Pathé tombe sous le charme du phonographe d’Edison lors de la foire de Vincennes en août 1894 et décide d’en acheter afin de les faire découvrir dans des foires. Puis lors d’un voyage à Londres, il découvre le kinétoscope de Thomas Edison/William Kennedy Laurie Dickson et en fait également l’acquisition. S’associant avec son frère Emile, ils fondent la société Pathé Frères et se lancent également dans l’industrialisation de l’enregistrement du son. En 1908, Pathé innove et invite le film d’actualités. Ces films sont alors projetés dans les salles de cinéma avant les longs métrages et le logo Pathé, un coq chantant est ajouté au début de chaque bobine.

 

 

 

 

Ces deux titans du cinéma, connus pour leur innovation tel que, les films colorés à la main et la synchronisation des enregistrements de films et de gramophones (Pathé) ou encore la présentation de Léon Gaumont lors de l’Exposition Universelle de 1900, d’un appareil réunissant un projecteur et un phonographe, ont su tirer parti des erreurs de chacun et, font aujourd’hui partie du même groupe produisant ainsi de nombreux films, séries, documentaires à travers le monde.

 

 

 

 


L’évolution des technologies à travers le temps.

Grâce aux nombreuses innovations, aux savoir-faire de ces passionnés qui n’ont jamais abandonné leurs idées, l’expérience cinématographique proposée aux spectateurs est en constante évolution. Cette envie d’être en accord avec son temps et d’utiliser les nouvelles technologies, poussent les salles de cinémas à s’équiper de matériels à la pointe de la technologie afin d’offrir à ses spectateurs, les conditions idéales pour une bonne projection. De nombreuses technologies ont vu le jour au fil des décennies et ont évolué afin d’arriver au cinéma que nous connaissons de nos jours :

– Les projecteurs à bobines ont évolué pour finalement disparaître et laisser place aux projecteurs numériques. Dans les années 2000, George Lucas favorise l’idée d’un tout numérique, permettant aux films de se digitaliser, pratique qui finira par largement se démocratiser. Puis arrivent les projecteurs 4K laser, offrant des couleurs fidèles, nuancées et une netteté sans pareille.
– Le cinéma muet a peu à peu disparu et est devenu parlant grâce au chronophone développé par Léon Gaumont en 1902, puis chronomégaphone quelques années plus tard. Ce dernier laissera sa place aux sons stéréos, numérique, Dolby Atmos (son spécialisé doté de 28 enceintes), etc., que nous connaissons de nos jours.
– Les écrans changent également, les toiles s’agrandissent et se courbent, leurs propriétés évoluent (microperforations etc.) afin d’offrir le meilleur aux spectateurs.

Mais tous les cinémas n’ont pas les mêmes moyens technologiques et les mêmes attentes, en témoignent les différentes catégories de cinéma :

Cinéma de quartier
– Cinéma d’Art et d’Essai :
Les salles de cinéma d’Art et Essai sont destinées à promouvoir le cinéma indépendant. Ces salles doivent répondre à certains critères spécifiques, ce qui leur permet l’obtention d’une subvention de l’État.
– Ciné théâtre
– Cinéma en plein air
– Ciné-parc (ou drive-in)
– Ciné mobile :
Ce sont des salles de cinéma d’une centaine de places assises installées dans un camion, actifs dans la région Centre-Val-de-Loire. Le concept a été initié en 1983. En 1992, Catherine Deneuve inaugure à Mondoubleau le deuxième ciné mobile mis en fonction. Il est baptisé du nom de l’acteur et réalisateur français Jacques Tati. De nos jours, trois camions visitent 46 communes réparties sur cinq départements.
– Les cinémas franchisés triés par capacité :
Le Complexe : pouvant accueillir entre 2 et 7 salles,
Le Multiplexe : pouvant accueillir entre 8 et 15 salles,
Le Mégaplexe : pouvant accueillir entre 16 et 60 salles.

Ces derniers sont généralement les plus développés car ils sont bien souvent détenus par de grands groupes pouvant intégrer du matériel et des technologies toujours plus innovantes comme les salles ICE, IMAX, 4DX...


Salle ICE, IMAX, 4DX, d’accord, mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça change ?

LOGOS ICE ; IMAX ; 4DX
 

IMAX

Qu’est-ce que c’est ?

IMAX (contraction d’Image Maximum) est un système d’exploitation cinématographique. Elle trouve ses origines lors de l’Exposition Universelle de Montréal en 1967, et est projetée au grand public en 1970 lors de l‘Exposition Universelle dOsaka au Japon grâce au film Tiger Child.
Pour bien comprendre ce qu’est l’IMAX, il suffit de connaître ce principe de base → Plus la surface de projection de votre film est grande, meilleur sera son potentiel de définition.

L’IMAX utilise la plus grande taille d’image de l’histoire du cinéma ! En effet sa surface de pellicule de 70 mm contre 35mm pour les pellicules classiques, permet d’offrir un rendu plus qu’époustouflant. Sa clarté ainsi que sa netteté, sa profondeur de champs et ses couleurs beaucoup plus riches, une fois projetées sur son écran gigantesque, vous assure un effet immersif complet.
Qui dit technologique spécifique, dit également caméra et plus globalement, équipement spécifique. Un projecteur IMAX pèse plus de 1,8 tonne, mesure 178 cm de large et 195 cm de long et la caméra IMAX quant à elle, pèse en moyenne 38 kilos.

 

Petite anecdote :
Christopher Nolan est un grand fan de l’IMAX qui représente pour lui le Graal du cinéma – c’est-à-dire – elle permet d’offrir aux spectateurs une véritable expérience visuelle. Pour les besoins du tournage “The Dark Knight”, son équipe de techniciens caméramans ont dû suivre un entraînement afin de renforcer leurs bras pour pouvoir manier facilement ces caméras colossales  !

Il a d’ailleurs réalisé l’intégralité du film “Dunkerque” en IMAX.

Mais Nolan n’est pas le seul à avoir choisi ce format, puisque les Marvel Studios ont également utilisé ce procédé pour les films Avengers: Infinity War (2018) et Avengers: Endgame (2019), sans oublier la petite dernière de chez DC, Birds of Prey (2020). 

De nos jours, il existe plusieurs types d’IMAX :  

→ L’IMAX  2D : L’IMAX d’origine qui fournit la grande qualité d’images au cinéma. Les films sont tournés avec des caméras spécifiques avec des pellicules argentiques 70mm en 15 perforations.

→ L’IMAX 3D (dont le système IMAX 3D fut inauguré en 1986 au Pavillon lors de l’Exposition universelle de Vancouver) est identique à l’IMAX 2D, au détail près que les images ont du relief. Il s’agit de caméras 70mm/15 per en vision stéréoscopique. Les deux pellicules sont ensuite projetées simultanément sur l’écran.
Le très gros inconvénient est que la caméra pèse près de 113 kg, ce qui rend très complexe les prises de vues sur des tournages extérieurs.

L’IMAX DMR (Digital Re-Mastering) : Comme son nom l’indique, les films non tournés en IMAX à l’origine (tournés en 35mm ou en numérique) sont remastérisés pour correspondre aux critères de l’IMAX.


Comment ça fonctionne ?

Lorsque le film a été tourné, la société IMAX s’occupe de transformer par ordinateur chaque image du film au format IMAX. Elle re-optimise la taille des images une par une pour qu’elles puissent être projetées sur les écrans gigantesques des salles de cinéma IMAX. Cette dernière qui garde précieusement et jalousement ses techniques et procédés, réussit à complètement enlever le grain de l’image. Ils obtiennent alors une image pure d’une netteté incroyable, puis retravaillent également le son et les couleurs pour finalement transposer le film sur la fameuse pellicule IMAX.

Chose importante à savoir :

Les distributeurs utilisent le mot IMAX  comme argument commercial magique qui justifie une hausse des prix. Car oui, bien qu’elle soit une vraie plus-value pour les films, les prix des places de cinéma peuvent être multipliés par deux dès lors que la mention IMAX est présente.
Alors justification raisonnable ou simple technique commerciale ? 


4DX

 

Salle 4DX

Qu’est-ce que c’est ?

Cette technologie développée par une entreprise coréenne, permet d’offrir aux spectateurs une immersion et une expérience cinématographique inédite. Grâce aux mouvements des sièges et vibrations du dossier, vous avez l’impression d’être aux côtés de Vin Diesel, ou tous autres pilotes ! En effet, les sièges sont montés sur des vérins hydrauliques rendant les fauteuils mobiles. 

Sentez le vent soufflant dans votre oreille lorsqu’une balle est tirée, une brise caresse les cheveux de vos héros, sentez une légère écume rafraîchir votre visage, voyez le brouillard qui se lève dans les rues sombres et humides de Londres et sentez l’odeur des fleurs, car oui, la technologie 4DX inclut également les odeurs. Que les effets soient olfactifs ou visuels, l’expérience est donc totale.

Malgré tout ce que cette technologie a à nous offrir, les avis restent généralement mitigés. Les bruits des ventilations, les mouvements des sièges trop brusques font parfois sortir le spectateur de sa bulle, ruinant ainsi une partie si ce n’est la totalité du film.

 

 

 

 


Salles ICE

Qu’est-ce que c’est ?

Afin de concurrencer les autres salles de cinéma proposant une expérience cinématographique unique (IMAX, Dolby Vision, 4DX), les cinémas CGR ont créé leur concept : ICE. 

Le concept ICE est de proposer une expérience en créant une véritable salle premium grâce aux dernières avancées techniques (projection laser 4K, son Dolby Atmos) et à ses fauteuils clubs inclinables. En effet, afin d’offrir un confort maximal, la largeur a été spécifiquement travaillée et réoptimisée et passe donc d’une taille standard de 55 cm à 65 cm.

La vraie valeur ajoutée est la technologie Light Vibes développée par Philips et qui n’est pas si éloignée de ses téléviseurs avec la technologie Ambilight. Le film s’invite ainsi dans la salle, en couleurs, via des panneaux luminotextiles LED. Selon Jocelyn Bouyssy (le n°1 des cinémas CGR), le résultat est bluffant. Tellement bluffant qu’il a convaincu Luc Besson de sortir Valerian et la Cité des milles planètes, en Light Vibes en exclusivité mondiale dans 21 salles CGR, dont huit ICE.

L’expérience cinématographique commence dès l‘entrée dans la salle. En effet, ces dernières sont construites sur le même principe : éveiller les sens du spectateur dès son arrivée avec un couloir immersif grâce à ses couleurs et son atmosphère.

 

Note de l’équipe : Pour notre part, nous n’avons pas été conquis par la technologie ICE, au contraire, cette dernière nous sort parfois du film !
Chacun ses goûts bien entendu, à vous de vous faire votre propre avis !


Pour conclure,

Depuis les 33 premiers spectateurs des frères Lumière, le cinéma n’a eu de cesse d’évoluer. De nombreuses salles de cinéma ont vu le jour à travers le monde, sous différentes formes. Grâce à l’évolution de la technologie, ces dernières ont été adaptées afin d’offrir une expérience innovante, mais aussi confortable et toujours unique.
L’envie de repousser les limites, de subjuguer le spectateur est l’un des moteurs qui a fait évoluer le cinéma. L’association du septième art et de la technologie ne fait que commencer !

Alors si vous êtes un passionné du septième art, un simple spectateur, un réalisateur (nous avons un article pour vous ici !), un distributeur… Vos salles de cinéma n’ont plus de secret pour vous !

N’hésitez pas à nous donner vos avis !