Comment les VFX sont-ils venus au secours des super-héros ?
Qu’ils soient féminins ou masculins, nous sommes bercés depuis toujours par les super-héros. Commençant dans des comics, c’est aujourd’hui dans les séries et les films à gros budget, aux effets spéciaux toujours plus incroyables, que nous les retrouvons.
Mais d’où viennent-ils ? Quelle est leur histoire ? Comment les effets spéciaux se sont mêlés au genre afin de devenir leur super-sauveur ?
Retraçons l’histoire de ces célèbres super-héros, de leurs prémisses jusqu’à leur entrée aux cinémas et leur sauvetage grâce aux VFX !
Les super-héros, le commencement.
Les super-héros, tels que nous les connaissons aujourd’hui, existent depuis juin 1938 grâce aux comics. Un comics (ou comics book) est le nom des bandes dessinées américaines. Ils rencontrent un franc succès lors de la sortie du tout premier Action Comics 1, offrant de nouvelles opportunités aux dessinateurs pleins de créativité !
Historiquement, le premier comics était un comics strip et il s’agit de The Yellow Kid in McFadden’s Flats. Créé par le dessinateur humoristique et auteur de bande dessinée américain Richard Felton Outcault à la fin du XIXe, The Yellow Kid in McFadden’s Flats était une réimpression d’épisodes du comics Hogan’s Alley sous forme de magazines.
S’ensuivent ensuite les futurs mastodontes du comics : DC Comis et Marvel.
– DC Comics
Cette nouveauté apparue dans les années ‘30 permet donc à de nombreux autres dessinateurs de suivre le mouvement. À l’époque, il s’agissait surtout de récits comiques (d’où le nom de comics books, et le surnom de funny books), d’histoires d’aventures ou de westerns.
Puis, vient la création du plus célèbre des Kryptoniens, Superman, commençant ainsi la grande histoire des comics. Le personnage de Superman a été créé après la grande dépression de 1929 par Joe Shuster et Jerry Siegel, et fut donc distribué quelques années après sa création par DC Comics. Le tout premier exemplaire, Action Comics 1 sorti en 1938, fut vendu à plus d’un million d’exemplaires. Un peu moins d’un an plus tard, Superman aura le droit à son propre comics, qui sera exporté dans le monde entier. En France, il sera d’abord publié dans le magazine « aventures » et se fera connaître sous le nom de Yordi.
Ses capacités surhumaines jamais vues auparavant (force surhumaine, capacité à voler, etc.) et son origine extraterrestre font de lui la nouvelle coqueluche du monde entier. Portés par cette réussite, de nombreux super-héros comme Green Lantern (1940), Flash (1940) et Wonder Woman (1941) verront eux aussi le jour.
27 numéros de DC plus tard, en 1939, un nouveau super-héros, sans aucun pouvoir/capacité surhumaine, voit le jour, ou plutôt la nuit… Batman !
Ce nouveau super-héros, comptant sur sa force et son intelligence, révolutionne petit à petit le genre. En effet, après la Seconde Guerre Mondiale et sentant le public changer, DC Comics fait de choix d’intégrer Robin, le « side kick » (faire-valoir) de Batman, permettant ainsi au comics de gagner en dynamisme et de le sortir de son côté sombre et sérieux.
Les super-héros étant généralement très solitaires, l’ajout d’un personnage secondaire permet au protagoniste de dialoguer, stoppant ainsi les longs monologues connus jusqu’ici. Ces changements offrent donc de multiples possibilités et permettent à Batman de devenir un comics humoristique et s’ancre ainsi dans la pop culture grâce à ses fameuses onomatopées BAM – POW – WIZZ – ARGHH.
– Timely Comics / Marvel
Parallèlement à DC, un autre studio de comics voit le jour : Timely Comics, premier nom du célèbre studio Marvel. Souhaitant redonner de l’espoir en ces temps troubles de Seconde Guerre Mondiale, Joe Simon et Jack Kirby créés Captain America en 1940. Ce super-héros patriotique permet au premier numéro de Timely Comics de vendre plus d’un million d’exemplaires !
Douze ans plus tard et une période difficile, Timely Comics devient Marvel et entre dans une nouvelle phase en ouvrant le bal des nouveaux super-héros dans les comics avec Hulk, puis Thor et Spider-Man en 1962 également, Iron Man et les Avengers en 1963, Black Widow en 1964, Les Gardiens de la Galaxie en 1964, Black Panthère en 1966 et Deadpool en 1991 pour ne citer qu’eux.
La fin d’une ère, le début d’une autre !
L’ère du comics book s’essouffle dans les années 40/50, pour différentes raisons (guerre, changement de cibles, création du Comics Code Authority, etc.), les super-héros s’imposent sur grand écran et ce, dès 1944. C’est ainsi que, pendant la Seconde Guerre Mondiale et dans l’optique de redonner espoir, sort le film Captain America, long de 3h17 ! Ce dernier peut facilement rivaliser avec le film Avengers – Endgame !
Suivie de Superman et les Nains de l’enfer en 1951, Batman en 1966, puis des téléfilms comme L’Homme araignée en 1977 qui servira alors de pilote à la série éponyme, Captain America aura quant à lui en 1979 deux téléfilms.
Dans les années 80 et 90, les films de super-héros périclite. Il faut attendre les années 2000 pour que ces derniers reviennent dans les bonnes grâces des spectateurs, en particulier Marvel qui se lance de nouveau dans l’aventure et offre aux spectateurs X-Men, Spider-Man (2002), Les Quatre Fantastiques (2005), Iron Man (2008) et bien d’autres, entamant ainsi son ascension vers la domination du cinéma des super-héros.
En utilisant habilement les différentes nouvelles technologies et les nouveaux procédés qui s’offrent à lui, le studio se démarque et offre aux spectateurs des images jamais vues.
Mélangeant maquillage et effets spéciaux, les personnages prennent leur envol, et repoussent les limites.
En 2005, DC Comics offre aux fans de la franchise Batman “Batman Begins”, suivi trois ans plus tard de ”The Dark Knight : Le Chevalier noir”, qui sera un réel succès au box office.
Depuis 2010, les films de super-héros s’enchaînent à un rythme effréné, notamment chez Marvel qui produit et sort en salle trois à quatre films par an, en plus des nombreuses séries (Wanda Vision, Loki, Falcon et le Soldat de l’hiver, etc.)
Ce regain d’intérêt pour les super-héros est dû en grande partie au fait qu’ils existent (peut-être) depuis votre naissance, que sans vous en rendre compte, vous les connaissiez et se sont donc insinué dans votre esprit, telle la madeleine de Proust, et vous procure un plaisir merveilleux lorsque vous vous plongez dans ces nouvelles aventures.
Les avancées technologiques présentes dans le monde du cinéma jouent elles aussi un grand rôle dans cette reconquête du public. En effet, grâce aux maquillages et aux effets spéciaux, vous pouvez désormais (re)voir vos acteurs et actrices préférés jeunes, maigre, gros, dans des armures ultras sophistiquées et futuristes.
Grâce aux différentes techniques existantes aujourd’hui, il est de plus en plus rare qu’un personnage porte réellement sa tenue de combat, exemple Black Panther. L’acteur porte une combinaison servant de repère afin d’être modélisée et modifiée en post-production.
Peut-être avez-vous remarqué que certains super-héros n’ont pas la même apparence dans les comics et dans les films. Il est donc légitime de se demander :
Pourquoi les costumes/armures des super-héros sont si différents dans les films et les comics ?
Prenons l’exemple d’Iron Man : à l’origine, il n’avait pas été pensé et dessiné pour être reproduit en vrai, c’est pourquoi son armure n’est pas toujours totalement réaliste. Stan Lee l’avait d’ailleurs imaginé comme une sorte de seconde peau, lui offrant une grande dextérité et liberté de mouvement.
De plus, nos super-héros favoris sont redessinés des centaines de fois pour un comic. Si son armure/costume est trop compliqué, des différences risquent d’apparaître faisant ainsi baisser la qualité de ce dernier.
À l’inverse, si le design de l’armure d’Iron Man avait été trop simpliste dans les films, il n’aurait été alors qu’un personnage lambda portant une simple armure/combinaison lambda.
L’idée de l’armure dans le film est de la faire apparaître comme une arme. En effet, Tony Stark n’a pas de pouvoir comme Thor ou Captain America, son armure fait donc de lui le super-héros qu’il est et le protège. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas-là, en témoigne Batman, dont leurs histoires et profils sont très semblables. Une belle métaphore donc pour la protection corps/cœur/identité que peut apporter une armure, on vous en parle aussi ici !
Ce sont donc ces armures et autres costumes, ultras perfectionnés et futuristes pour certains, qui différencient nos super-héros d’aujourd’hui de leurs aïeux, mais pas que ! Leur représentation a elle aussi évolué, et ce, grâce aux effets spéciaux.
En effet, la technologie actuelle permet aux réalisateurs de bénéficier d’une grande liberté scénaristique et d’expression. Grâce aux VFX, nos super-héros nous apparaissent plus vrais et réalistes que possible ! Leurs costumes nous semblent facilement réalisables, au grand bonheur des cosplayers, nous croyons en leurs pouvoirs et voulons les mêmes ! C’est ça la vraie magie : les effets spéciaux grâce à qui nous pouvons créer sans limite et tout imaginer !
Nous avons pu découvrir Thor, le dieu nordique du tonnerre se laissant (grandement) aller, cassant ainsi les codes des super-héros classique, l’apparence frêle originale de Captain America, (puis âgé à la fin de Endgame), voir Nick Fury jeune et entier, tout cela, grâce aux effets spéciaux et aux différentes techniques comme le morphing.
La carrure robuste de Thor a été réalisée en grande partie par l’équipe de maquilleurs de Legacy. Chris Hemsworth a donc porté des prothèses ainsi que des poids au niveau des bras et des jambes afin que sa démarche change également. Des améliorations numériques, réalisées par Russell Earl de Industrial Light and Magic VFX, ont tout de même été nécessaires.
Chose intéressante, Chris Hemsworth a insisté auprès des réalisateurs Joe et Anthony Russo afin de garder ses prothèses jusqu’à la fin du film. En effet, ces derniers souhaitaient que Thor retrouve son corps musclé pour le grand final du film, mais il était important et logique pour Chris Hemsworth de garder cette nouvelle carrure.
Le corps frêle et filiforme de Steve Rogers AKA Captain America a nécessité beaucoup de travail : après les prises de vues de Chris Evans (le héros), ce fut au tour de Leander Deeny de jouer le rôle de Steve Rogers avant sa transformation, puisque ce dernier était la doublure de Steve. Puis, les scènes étaient tournées une troisième fois, à vide ou avec Light Probes afin d’avoir les références ombres/lumières correspondant à la scène.
Puis le visage de Chris Evans a été placé numériquement sur celui de Leander Deeny afin de créer l’illusion parfaite !
Petite anecdote, les deux acteurs n’ayant pas le même coup, il a fallu très souvent cadrer au-dessus de la pomme d’adam de Chris Evans, afin de pouvoir positionner parfaitement le visage de ce dernier sur le corps de Leander Deeny.
Le visage rajeunit de Samuel L. Jackson dans le rôle de Nick Fury (dans Captain Marvel) est quant à lui le travail de Lola VFX. En se basant sur des images de l’acteur plus jeune, le studio a reproduit les traits et expressions sur le visage plus âgé, afin de lui offrir un lifting numérique. Du maquillage a tout de même été nécessaire afin de parfaire complètement son rajeunissement !
Nous nous sommes penchés ici sur la saga Marvel, mais nous aurions tout aussi bien pu parler de la fascinante transformation du Dr Barbara Ann Minerva en Cheetah (jouée par Kristen Wiig) dans Wonder Woman 1984 (DC)
Kristen Wiig portait des prothèses lorsqu’elle était en Cheetah et a également été modélisée et animée en 3D, afin d’accentuer son côté animal, et permettre au personnage de réaliser des cascades fulgurantes, tout en gardant un aspect humain.
Ses performances face à la caméra en tant que Cheetah servaient donc de référence et ont été ensuite améliorées par le studio Framestore.
Un autre aspect du sauvetage de nos super-héros à mettre en avant est celui de leur univers. En effet, si nous nous plongeons corps et âme dans un film, c’est également grâce aux décors et aux différents univers créés graphiquement en CGI et VFX ! Le film Aquaman aurait sans doute eu un impact moins fort si vous n’aviez pas pu voir les somptueux décors d’Atlantis !
Ces effets permettent eux aussi de prouver que les VFX sont les vrais super-héros de ces films, en témoigne ici la fameuse cité d’Atlantis du film Aquaman que nous venons de citer.
Un univers entier recréé en CGI, permet ainsi aux spectateurs de se plonger entièrement dans l’essence même du film, et de comprendre plus facilement l’univers dans lequel il pénètre. Au-delà de l’aspect esthétique, ces univers se doivent d’être marquant et innovant, pour permettre aux spectateurs de les reconnaître en un clic d’œil, mais également, les transporter.
Si l’on va plus loin, ce voyage peut permettre aux spectateurs de rêver d’une cité perdue, d’un monde parallèle aux antipodes du nôtre, et qui sait, imaginer le prochain univers d’un film de super-héros !
Comment parler de décors et d’univers sans parler et vous montrer Asgard, la planète de Thor ou encore la planète (d’)Ego dans Les Gardiens de la Galaxie, de Themyscira l’île de Wonder Woman, sans oublier Black Panther et le Wakanda.
Leur magnificence révèle des heures de travail, un design et une idée conçue avec brio. Difficile de s’imaginer ces mêmes visuels époustouflants dans les films des années 70 n’est-ce pas !
S’il y a donc bien un genre de film nécessitant des effets spéciaux, ce sont bien les films de super-héros ! Sans eux, il est très compliqué de retranscrire pleinement un univers, de transporter le spectateur et lui faire oublier son quotidien. C’est justement pour cette raison que les vieux films de super-héros peuvent vous paraître « has-been« . En dépoussiérant et remettant au goût du jour les super-héros, leur univers, en leur apportant également une nouvelle apparence et en permettant de réaliser les fantasmes technologiques les plus fous, les VFX sont venus au secours des franchises mettant en scène vos héros favoris !
Au studio, nous avons hâte de voir jusqu’où ces évolutions peuvent aller et nous sommes pressés de pouvoir vous montrer nos talents dans un futur film de super-héros !